Quand j’ai eu mon diplôme de Psychologue du travail à l’université de Grenoble en 1994, nombreuses sont les personnes qui ne comprenaient pas ce nouveau métier et m’avaient dit qu’il n’y avait pas besoin de psychologue dans les entreprises : cela ne servirait à rien… Plus de 25 ans après, quand je vois le nombre de personnes qui font de la psychologie de comptoir pour expliquer les problèmes de souffrance au travail, je me dis que j’ai eu la bonne intuition ce qui me confère une compétence d’avance.

En intégrant le monde professionnel, je me rends compte que mon parcours universitaire m’oblige à un positionnement au service des salariés, voire à renforcer le sentiment de victimisation.  Pour contrecarrer cette vue de l’esprit je prends un poste de Responsable RH opérationnel chez un équipementier automobile à forte productivité où je comprends vite qu’il faut s’occuper des “chefs” pour que tout le monde aille mieux.

Au fil du temps, j’ai été amenée à intervenir dans des contextes de grande tension : fermeture d’usine, grève… Très à l’aise dans ces milieux, je perçois que mon enfance issue du monde des éducateurs en charge des mineurs délinquants me sert à chaque fois, non pas pour banaliser les situations mais au contraire pour leur faire face.

Reconnessens tire les leçons de cette histoire personnelle, et je décide de vivre l’aventure de l’entreprenariat en 2008, au moment de la crise des subprimes,  je démarre mon activité pour des entreprises et des associations à taille humaine qui sont en fort changement. Et naturellement, je me forme et m’approprie les techniques de coaching, de médiation, d’intelligence collective, de management agile, de co-développement, et aussi de constellations systémiques. Ces pratiques actuelles qui bien utilisées sont très puissantes pour démêler des situations inextricables.

Petit à petit, je constate que le monde du travail requiert de nouvelles compétences pour faire face aux situations mouvantes qu’il rencontre, qu’il existe de moins en moins de certitudes, et un besoin exponentiel de lâcher-prise, je décide alors d’orienter mes prestations sur les comités de Direction et les modes de gouvernance pour permettre l’intégration de ces nouveaux positionnements.

A partir de 2018, je décide d’embaucher deux autres psychologues du travail, nouveau challenge, nouvel horizon, nouvelles prestations mais aussi de vivre le travail en équipe, l’intervision dans les moments difficiles et l’intergénérationnel …